« On parle, on discute et on travaille dans une ambiance constructive » : le nouveau Front populaire affine son programme

Les partis de gauche visent la conquête du pouvoir et négocient un programme de rupture écologique et sociale qu’ils espèrent appliquer dès juillet, pour changer la vie des Français. Aurélien Soucheyre ; Emilio Meslet

Elles veulent gouverner ensemble. Les formations de gauche, réunies sont le nom de « Front populaire », débattent actuellement d’un « programme de rupture à engager dans les cent premiers jours » de leur action, en cas de victoire lors des législatives des 30 juin et 7 juillet.

« Nous souhaitons porter un programme de ruptures sociales et écologiques pour construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite », insistent les partis de gauche. Dans ce cadre, chacun avance des propositions à même de changer la vie des Françaises et des Français. Beaucoup d’entre elles se recoupent.

Ainsi les communistes invitent en tout premier lieu à agir sur « le pouvoir d’achat, l’augmentation des salaires et des pensions ». Hausse du Smic et des pensions de retraite, indexation des salaires sur l’inflation, augmentation du traitement des fonctionnaires sont en débat et ont d’emblée été proposées par le PCF, la FI et les Écologistes.

Insoumis et communistes s’entendent aussi pour porter « le blocage des prix sur l’énergie et les produits de première nécessité ». Avec l’idée de soutenir dans l’urgence et dans le temps long le pouvoir de vivre des citoyens.

L’ambition de résoudre la crise démocratique

Si la gauche arrive au pouvoir en juillet, elle abrogera également la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, qui a fait passer l’âge de départ légal à 64 ans et avait soulevé un immense mouvement de contestation dans le pays, début 2023. Mais les forces de progrès vont plus loin et souhaitent que plus jamais une telle réforme ne puisse se faire sans l’assentiment populaire.

La FI défend donc une « VIe République pour en finir avec la monarchie présidentielle ». Les Verts souhaitent « l’interdiction du 49.3 », et proposent, tout comme les communistes, la proportionnelle intégrale aux législatives ainsi que l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne. Si plusieurs aspects restent à trancher, l’idée est de résoudre, enfin, la crise démocratique.

Les Écologistes placent en tête de leurs « dix piliers pour changer la vie » un « plan climat visant la neutralité carbone en 2050 », objectif que partagent toutes les formations de gauche. Mais Verts et insoumis défendent la sortie du nucléaire, que les communistes jugent incompatible avec une réindustrialisation massive et décarbonée de la France. La question ne devrait cependant pas devenir un point de blocage et pourrait être soumise à référendum.

« On parle, on discute et on travaille dans une ambiance constructive. Il y a des points de différence, mais un contrat de gouvernement c’est synonyme de compromis », mesure Christian Picquet, coordinateur du conseil national du PCF. « Tout le monde sent la responsabilité historique. Le travail collectif avance. Tout le monde est prêt à faire des concessions », ajoute Aurélie Trouvé, députée FI, qui affirme que la gauche a « un socle commun très fort ».

Des questions clivantes déjà tranchées

Si le programme du nouveau Front populaire n’était pas terminé au moment de boucler ces pages, la gauche avancerait bien, notamment sur les questions internationales, y compris au sujet de la guerre en Ukraine (que la gauche veut soutenir face à l’agression russe) et de la situation en Palestine (que la gauche veut reconnaître en tant qu’État). « Nous avons voulu commencer par les questions les plus difficiles dans le but de les dépasser sans les mettre sous le tapis », précise Corinne Narassiguin, secrétaire nationale à la coordination du PS.

Plusieurs mesures urgentes semblent faire consensus : la suppression de Parcoursup, l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage, le rétablissement de l’ISF et la taxation des superprofits. L’enjeu : réparer ce qui a été cassé par Emmanuel Macron, mettre un terme à l’austérité et se doter de moyens pour bâtir une République sociale et écologique.

Un grand plan pour l’éducation et pour l’hôpital est ainsi en gestation dans les discussions, avec l’idée d’embaucher et de redonner les moyens nécessaires pour des services publics de qualité assurant à toutes et à tous le plus haut niveau d’enseignement et de soins, quelles que soient les ressources de chacun.

Les communistes défendent notamment des remboursements à 100 % par la Sécurité sociale. La « réappropriation publique et sociale de la SNCF, La Poste et Orange », la création d’un grand pôle public de l’énergie et celle d’un autre pôle sur le front bancaire ont été proposées.

Lutte contre le racisme, contre les violences sexistes et sexuelles, protection de la biodiversité sont évidemment au cœur des échanges. Tout comme le rôle de l’Union européenne dans toutes les grandes conquêtes à mener au service des peuples. La gauche s’active donc, déterminée à opposer un projet de société solide à Macron et au RN.

https://www.humanite.fr/politique/gauche/on-parle-on-discute-et-on-travaille-dans-une-ambiance-constructive-le-nouveau-front-populaire-affine-son-programme

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